Extraits

Avant-propos

Il y a six siècles, le 15 novembre 1408, s’ouvrait à Perpignan le concile général que le pape Benoît XIII avait convoqué pour définir la position qu’il devait adopter en vue de mettre fin au Grand Schisme d’Occident. Treize sessions, réunissant trois cents Pères, se tinrent dans l’église de la Real jusqu’au 12 février 1409.
Depuis trois décennies, la chrétienté latine était déchirée entre deux papes rivaux qui s’excommuniaient mutuellement, chacun affirmant être le vrai vicaire du Christ et le dépositaire du patrimoine de l’Eglise. Qui avait tort ? Qui avait raison ?
Durant cette période, la plus troublée qu’ait jamais connue l’Eglise catholique, les fidèles obéissaient à celui des deux pontifes qu’ils esti-maient être le vrai pape. Quant aux politiques de ce temps, rares étaient ceux qui agissaient selon leur conscience, préférant le plus souvent privilégier leurs propres intérêts.
Malgré les travaux des hommes d’Eglise et des historiens qui se sont efforcés, avec plus ou moins d’impartialité, de démêler cet imbroglio, la question du Grand Schisme n’a jamais reçu une réponse définitive. Il s’en dégage aujourd’hui comme un parfum de mystère, dont l’essence réside dans la fascinante personnalité de Pedro de Luna, mais aussi dans la disparition quasi-complète du trésor et de la bibliothèque des papes d’Avignon.
Le concile de Perpignan, dont la quatorzième session se tint le 26 mars 1409 dans la salle du trône du Palais des Rois de Majorque, fut plusieurs fois prorogé par Benoît XIII et n’a jamais été officiellement clos. Comme si une ultime session restait encore à programmer, pour tenter de refermer le chapitre de ce long schisme, dont on peut dater avec précision le début (1378), mais dont la fin reste une énigme.

Tour de l'Hommage du Palais des Rois de Majorque (Perpignan)

Tour de l'Hommage du Palais des Rois de Majorque (Perpignan)

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